Investir en Bourse: Comment Gérer la Crise du Coronavirus en Bourse ?
Par Ghiles Guezout-
Les investisseurs boursiers ont été pris de panique face à la propagation du coronavirus (COVID-19), poussant les marchés boursiers mondiaux à la baisse.
En effet, alors que l'épidémie de coronavirus ralentit en Chine et en Corée du Sud, elle continue de se propager à grande vitesse en Europe, notamment en Italie, Allemagne et France, ainsi qu'aux Etats-Unis.
Ainsi, les investisseurs craignent de plus en plus que le virus, et les mesures mises en place par les gouvernements pour entraver sa progression, n'affectent l'économie mondiale sur une longue période.
Les pires inquiétudes des investisseurs et des marchés financiers viennent du fait qu'il est impossible de savoir combien de temps va durer l'épidémie, et à quel point elle sera néfaste pour l'économie.
Face à cette situation, nous allons essayer de voir comment peut-on réagir en bourse pour gérer la crise du coronavirus à court terme et à long terme.
Comprendre la propagation du Coronavirus et son impact en Bourse
Au début de l'épidémie, les cas de coronavirus étaient très fortement centrés en Chine, avec quelques rares cas signalés dans quelques pays d'Asie. Par la suite, la Corée du Sud a émergé comme un deuxième important foyer d'épidémie.
A ce stade, alors que les marchés boursiers asiatiques commençaient à chuter, avec en tête les indices boursiers de Chine et de Hong-Kong, les indices américains continuaient de marquer régulièrement de nouveaux plus hauts historiques, portés notamment par de solides résultats financiers des sociétés. L'Europe suivait également le mouvement haussier.
Les quelques titres boursiers qui avaient alors commencé à montrer des faiblesses, étaient ceux fortement exposés aux marchés chinois, comme le secteur du luxe, avec LVMH notamment en France.
A ce moment, la Chine avait mis en place de lourdes mesures de mises en quarantaine et qui ont fait ralentir l'activité économique dans tout le pays. L'indice Shangai Composite de la bourse chinoise avait alors chuté de près de 14% entre le pic du 14 janvier, et le creux marqué le 4 février.
Cependant, rapidement le coronavirus a commencé à gagner du terrain et de l'ampleur. Dans un premier temps, alors qu'il était encore largement confiné en Asie, mais avec quelques cas en Europe, les marchés européens avaient commencé à faiblir, contrairement aux marchés US. En effet, les investisseurs estimaient que l'Europe était beaucoup plus exposée à l'affaiblissement de l'économie de la Chine que les Etats-Unis.
A ce moment là, les actions des secteurs des voyages et des loisirs commençaient également à souffrir, comme Air France KLM ou encore Walt Disney, alors que les indices boursiers restaient encore fermes.
Source: Admiral Markets MetaTrader 5 Edition Suprême, graphiques journaliers CAC 40 et Air France KLM, réalisé le 10 mars 2020 à 17h15. Veuillez noter : Le rendement passé n'est pas un indicateur fiable des résultats futurs, ni du rendement futur.
Mais l'effondrement des marchés boursiers américains et européens a réellement débuté le 24 février, après que l'Italie ait annoncé un important foyer de contaminations dans son pays, et que des premiers cas aient été recensé aux Etats-Unis.
Les investisseurs réalisaient enfin que l'épidémie allait impacter le monde entier, et allait peser directement sur l'économie mondiale, et non pas seulement chinoise.
Fait intéressant, à cette date, le nombre de nouveaux cas signalés en Chine commençait à diminuer, et la bourse chinoise était de retour près de ses niveaux d'avant crise de coronavirus.
Aujourd'hui, alors que le nombre de nouveaux cas explose en Europe et aux Etats-Unis, ils tend à diminuer en Chine. Parallèlement, au moment où les marchés boursiers US et d'Europe chutent encore, la bourse chinoise a rebondi et se stabilise.
Source: Coronavirus COVID-19 Global Cases by the Center for Systems Science and Engineering (CSSE) at Johns Hopkins University (JHU)
Dans le graphique ci-dessous, on peut comparer la stabilisation du nombre de cas de coronavirus en Chine (courbe orange), contre la hausse des cas dans le reste du monde (courbe jaune). La courbe verte représentant les guérisons.
Quand un rebond des indices boursiers ?
La question que beaucoup d'investisseurs se posent maintenant, c'est de savoir quand les marchés boursiers mondiaux, Wall Street et l'Europe en tête, pourront rebondir. Un indice peut être donné par ce qui s'est passé en Chine. La bas, les mesures drastiques ont entravé l'activité durant une certaine période, mais l'épidémie de coronavirus a fini par ralentir et l'activité reprendre progressivement. La bourse chinoise a suivi la tendance, rebondissant à mesure que le coronavirus atteignait son pic.
Dans le reste du monde, l'épidémie est encore en pleine expansion, et les investisseurs peinent à entrevoir la fin du coronavirus. Des périodes de soulagement subsistent, avec notamment des annonces de soutien des politiques, comme la baisse de taux de la Fed, ou encore le plan de soutien signalé par le président américain Donald Trump.
Mais cela arrive à peine à stabiliser la baisse des indices boursiers, avant le retour de la chute.
Les investisseurs ont en effet probablement besoin de visibilité, et de voir que le coronavirus commence également à ralentir en Europe et aux Etats-Unis. Cela pourrait leur donner la confiance dont ils ont besoin pour revenir en masse sur les marchés boursiers.
Entre temps, les indices boursiers peuvent encore continuer à reculer, même si une stabilisation avec le soutien des politiques fiscales et monétaires ne peut être écartée.
Comment investir en bourse avec le coronavirus ?
Que vous soyez un trader de court terme ou investisseur de long terme, la volatilité des marchés boursiers reste un facteur de risque, mais offre également beaucoup d'opportunités.
- Les investisseurs de long terme ont clairement une très belle opportunité de renforcer leur portefeuille en actions à des prix beaucoup plus attractifs. Après un rallye boursier de 10 ans, beaucoup d'investisseurs attendaient une correction baissière pour acheter à nouveau. Si vous n'êtes pas encore détenteurs d'actions, et que vous voulez investir dans des actions à moyen ou long terme, c'est probablement le moment de le faire. Le CAC 40 a perdu plus de 23%, et le Dow Jones plus de 18% depuis le 24 février. Ouvrez un compte titre sur actions et ETFs dès maintenant et sélectionnez les actions à acheter et détenir pour profiter du futur rebond des marchés boursiers. Cette stratégie peut être particulièrement payante et relativement moins risquée, alors que l'impact du coronavirus pourrait ne durer que quelques mois.
- Les traders de court terme peuvent également tirer leur épingle du jeu, en profitant des mouvements des marchés en séance et à court terme, à la hausse, comme à la baisse. Cela peut être particulièrement intéressant en par exemple relevant les seuils graphiques majeurs et les trader à court terme. Attention tout de même à maîtriser l'effet de levier et à respecter un bon money management en ces périodes de forte volatilité. Trader sur des unités de temps plus longues que d'habitude (30 minutes et une heure par exemple) et s'orienter vers des indices boursiers un peu moins volatiles, comme le CAC 40, peut aider les moins expérimentés à réduire le risque. Ouvrez un compte de trading pour commencer à trader les indices boursiers et l'impact du coronavirus en bourse.
- Une stratégie mixte, et peut-être la meilleure pour ceux qui veulent profiter au mieux de la phase de bourse actuelle, sans prendre trop de risques, peut consister à détenir un investissement de long terme moins risqué, et pratiquer le trading de court terme pour essayer de maximiser les profits, en prenant un peu plus de risque. Selon votre niveau d'appétit pour le risque, vous pouvez choisir d'investir plus fortement dans l'une ou l'autre forme d'investissement. Cela est particulièrement facile avec Admiral Markets, qui propose des comptes d'investissement en actions et ETFs, et de trading.
Quelles actions acheter en bourse après la chute due au coronavirus
Les actions ont globalement chuté en bourse avec la panique due au coronavirus, mais pas toutes de la même ampleur. En effet, les actions des secteurs les plus touchés par le coronavirus ont commencé à chuter plus tôt, et ont perdu beaucoup plus.
Ainsi, acheter des actions de sociétés établies et solides à long terme de ces secteurs peut permettre de profiter d'une future reprise haussière rapide. Il s'agit principalement des secteurs du luxe, des voyages et des loisirs.
En plus de ces actions, pour se prémunir d'une éventuelle poursuite de la baisse de la bourse à cause du coronavirus, l'investisseur peut inclure à son portefeuille des actions défensives, comme celles des services publics et de consommation des biens de première nécessité. Soit les secteurs qui continuent à fonctionner malgré une crise économique.
Analyse et perspectives du CAC 40, la bourse de Paris
Après avoir clôturé la semaine dernière autour des 5150, le CAC 40 a ouvert lundi matin avec un important gap baissier sous les 4800, cassant une ligne de tendance haussière de long terme qui vient du creux de septembre 2011 vers 2690. L'indice parisien a même visité un plus bas vers 4572 avant de rebondir.
Sur le graphique CAC 40 hebdomadaire ci-dessous, on peut remarquer que l'indice a rebondi sur une importante zone de soutien vers 4600/4550, qui a été une résistance en juin 2014 et durant la quasi totalité de l'année 2016, offrant également un solide soutien en décembre 2018.
Cette zone de support pourrait donc encore agir et limiter la baisse du CAC 40. Elle provoque déjà un début de rebond, qui peut encore se diriger à court terme en direction du seuil psychologique des 5000, avant d'éventuellement combler le gap baissier vers 5150.
Avant cela, un retour au-dessus de la ligne de tendance haussière actuellement vers 4850, idéalement en clôture hebdomadaire, pourrait déjà offrir une première alerte haussière pour la bourse de Paris.
A plus long terme, ce n'est qu'au-dessus de cette résistance des 5150 qu'on peut envisager un retournement haussier plus solide. Cela permettrait notamment un possible retour au-dessus de la moyenne mobile 200 semaine, évoluant actuellement vers 5200, renforçant encore plus le rebond.
Un retour vers les 6000 et les récents sommets vers 6100 pourrait alors être envisagé.
A la baisse, une clôture hebdomadaire sous la ligne de tendance haussière pourrait accentuer le biais baissier. Tant que le CAC 40 évolue en dessous, on ne peut écarter un possible nouveau test de la zone des 4600/4550.
Une cassure en dessous offrirait alors un nouveau catalyseur baissier et renforcerait davantage le biais baissier. Les vendeurs pourront alors envisager une chute en direction des 4300 dans un premier temps.
Le niveau de 4300 représente un précédent niveau de support graphique et 50% de retracement de toute la hausse du CAC 40 depuis le creux majeur de mars 2009, à la fin de la crise des subprimes de 2008. Il pourrait donc offrir un solide niveau de soutien si l'indice boursier continue de chuter.
On notera enfin que l'indicateur RSI hebdomadaire évolue actuellement près de 26, soit en territoire de survente sous le niveau 30. La dernière fois que le RSI hebdomadaire du CAC 40 a été en territoire de survente, c'était en août 2011, et avant cela en novembre 2008, soit au coeur des crises des subprimes puis de la dette européenne.
Le CAC 40 avait marqué des creux de marchés majeurs quelques semaines plus tard, après que le RSI ait rebondi, avec d'importants mouvements haussiers par la suite.
Même s'il ne doit pas être le seul déclencheur d'une position de trading, le RSI hebdomadaire est certainement à surveiller à court terme pour détecter un éventuel retournement de marché.
Source : Admiral Markets MetaTrader 5 Edition Suprême, Indice CAC 40 CFD, graphique hebdomadaire, (entre 6 janvier 2013 et 10 mars 2020), réalisé le 10 mars 2020 à 17h25. Veuillez noter : Le rendement passé n'est pas un indicateur fiable des résultats futurs, ni du rendement futur.
Avertissement: Les données fournies fournissent des informations supplémentaires concernant toutes les analyses, estimations, pronostics, prévisions, examens de marché, perspectives hebdomadaires ou autres évaluations ou informations similaires (ci-après dénommée "Analyse") publiées sur le site web d'Admiral Markets. Avant de prendre toute décision d'investissement, veuillez prêter une attention particulière aux points suivants :
- Ceci est une communication marketing. Le contenu est publié à des fins d'information uniquement et ne doit en aucun cas être interprété comme un conseil ou une recommandation d'investissement. Il n'a pas été préparé conformément aux exigences légales visant à promouvoir l'indépendance de la recherche en investissements, et qu'il n'est soumis à aucune interdiction de traitement avant la diffusion de la recherche en investissements.
- Toute décision d'investissement est prise par chaque client seul, tandis que Admiral Markets AS (Admiral Markets) n'est pas responsable de toute perte ou dommage résultant d'une telle décision, qu'elle soit fondée ou non sur le contenu.
- Afin de protéger les intérêts de nos clients et l'objectivité de l'analyse, Admiral Markets a établi des procédures internes appropriées pour la prévention et la gestion des conflits d'intérêts.
- L'Analyse est préparée par un analyste indépendant (ci-après "l'Auteur") sur la base des estimations personnelles de Ghiles Guezout (Analyste Financier).
- Bien que tous les efforts raisonnables soient déployés pour s'assurer que toutes les sources du contenu sont fiables et que toutes les informations sont présentées, dans la mesure du possible, de manière compréhensible, opportune, précise et complète, Admiral Markets ne garantit pas l'exactitude ou l'exhaustivité des informations contenues dans l'Analyse.
- Les performances passées ou modélisées des instruments financiers indiquées dans le contenu ne doivent pas être interprétées comme une promesse, une garantie ou une implication expresse ou implicite d'Admiral Markets pour toute performance future. La valeur de l'instrument financier peut à la fois augmenter et diminuer et la préservation de la valeur de l'actif n'est pas garantie.
- Les produits à effet de levier (y compris les contrats de différence) sont de nature spéculative et peuvent entraîner des pertes ou des profits. Avant de commencer à négocier, veuillez vous assurer que vous comprenez parfaitement les risques encourus.